La justice sociale
En tant que mouvement social, nous prônons l’organisation d’une société qui repose sur l’égalité et qui permette à toutes et tous, quel que soit son origine, son âge ou son statut de vivre une vie digne. En un mot, Enéo entend contribuer à construire une société plus démocratique et basée sur plus de justice sociale.
« Plus de justice sociale » : des revendications multiples
Chez Énéo, nous identifions deux axes de préoccupation étroitement liés concernant la justice sociale :
- Une revendication de plus de justice économique, c’est-à-dire une meilleure répartition et redistribution des richesses
- Une revendication politique de justice culturelle, c’est-à-dire une meilleure représentation des différents publics de la société
Pour nous, ces deux axes de revendication vont de pair : lutter contre les inégalités économiques, c’est aussi permettre d’améliorer la représentation de certains publics dans l’espace public et faire davantage entendre leur voix.
Face au contexte actuel, focus sur la justice socio-économique !
Aujourd’hui, on observe de plus en en plus de différences, entre certains groupes d’individus, pour avoir accès à un emploi stable, à un revenu décent, à des soins de qualité, à un logement… Bien que la Belgique soit encore relativement épargnée, dotée d’un système de protection sociale reconnu, le fossé entre les plus riches et les plus pauvres ne cesse de se creuser : tandis que les plus riches tendent à le devenir davantage, les plus pauvres peinent de plus en plus à sortir de situations de précarité…
Les causes pour expliquer cette situation sont multiples et dépendent de plusieurs facteurs. Quelques éléments permettent de saisir le sens de cette évolution des inégalités :
Nous vivons aujourd’hui dans une société qui s’organise, depuis quelques décennies autour d’un modèle néolibéral. Ce modèle de société néolibéral met l’accent sur la compétitivité et la concurrence, augmentant l’individualisme et l’isolement. Un discours commun et fréquent est de considérer ce modèle comme étant immuable et inévitable, alors qu’il est issu directement de choix politiques particuliers au tournant des années 1980. Or, il n’y a pas de fatalité !
Ce modèle met à mal la solidarité comme fondement de notre système de protection sociale. En effet, nous assistons chacun depuis plusieurs années à une financiarisation mondiale de l’économie qui a des impacts importants sur l’économie réelle : les détenteurs de capitaux sont particulièrement privilégiés dans ce système. En effet, le développement d’outils et de technologies permettent notamment de favoriser le transfert, voire une fuite des capitaux.
Dans ce contexte, les choix et décisions politiques qui sont menées n’ont rien de neutre. S’inscrivant dans cette logique néolibérale qui veut doper à tout prix la compétitivité des entreprises, des politiques d’austérité budgétaire tendent à affaiblir notre système de protection sociale jugé trop cher. Le fameux « trou » de la sécu est régulièrement évoqué par les gouvernements successifs depuis plusieurs années, mais tout autant le « coût du vieillissement », avec les pensions. De même, les soins de santé n’échappent pas à l’impact de leur sous-financement. Avec la conséquence du développement d’une marchandisation de ces secteurs par des acteurs privés (les fameuses pensions complémentaires, et la mise en place de soins/d’aides à domicile gérés par des organismes privés, pour ne citer que ces deux exemples).
Face au constat d’une hausse des inégalités sociales dans notre société, la justice socio-économique est au cœur des préoccupations d’Énéo. Identifiée comme enjeu majeur, elle est un moteur de nos actions pour une société plus démocratique et plus solidaire.
Trois portes d'entrées dégagées pour répondre à l'enjeu de la justice sociale
Pour répondre à la préoccupation de la justice sociale sous l’angle socio-économique, trois axes ou portes d’entrée ont été dégagées :
- Le financement (de la protection sociale et, en particulier, de la sécurité sociale)
- La fiscalité
- Le revenu de base
Au sein d'Énéo, nous travaillons activement sur ces trois portes d'entrées. À travers notre dynamique d’éducation permanente, nous réalisons un travail de réflexion pointue et d’analyse critique afin d’informer, de sensibiliser et de dégager des pistes de solutions et des propositions.